[Accepté]Candidature d'un vieil Enutrof

Le vieux disciple d’Enutrof referma le livre, sur la couverture duquel on pouvait désormais lire ces quelques mots : « Histoire d’Astrub la Cachée : de ses mercenaires à sa prison, de ses remparts à ses cachots », un ouvrage apparemment écrit par un certain Hark Nhin.

Le vieil homme laissa échapper un profond soupir. Nul doute que se bousculaient dans sa tête de nombreuses pensées.
Il était assis sur un large fauteuil, bien plus grand que lui et moelleux d’apparence. Devant lui, une table de bois, finement ouvragée, sur laquelle était désormais posé le livre. Chef découvert laissant apparent son crâne dégarni, une paire de pantoufles aux pieds, et un plaid sur les jambes, le vieil homme était perdu dans ses ruminations, au point de ne pas entendre la porte s’ouvrir, puis se refermer. Il ne fit pas non plus attention à cette silhouette furtive qui venait de jeter une bûche dans l’âtre de la cheminée, et dans laquelle ronflait désormais un chaleureux feu. Les bruits de la cuisine toute proche, les effluves et les odeurs qui en provenaient ne le firent pas plus réagir.

Ca n’est guère que quand une voix s’éleva, à quelques pieds de là, et s’adressant directement à lui qu’il sortit de cette torpeur. Il cessa de triturer la couverture du livre posé juste devant lui, et leva la tête.

« Tu sais, la lettre ne va pas s’écrire toute seule. Et ils ne vont pas deviner que tu souhaites les rejoindre… » : lui annonça d’une voix douce, et avec un sourire attendri, une disciple de Sacrieur.

« Hepay a raison, si cela te tient tant à cœur, prend donc une plume, de l’encre et du parchemin, et envoie-leurs un tofu voyageur» : ajouta une charmante disciple d’Eniripsa, dont seule la tête dépassait de l’encadrement de ce qui devait être la cuisine.

A ces mots, la fée sortit de la cuisine, et s’avança dans le salon. Elle alla jusqu’à un bureau, ouvrit un tiroir, dont elle sortit un parchemin et une petite bouteille d’encre bleue. Elle referma le tiroir, et piocha, dans un pot en terre cuite posé sur le bureau, une plume parmi la dizaine que le pot contenait. Elle amena tout cela jusqu’à la petite table, juste devant le disciple d’Enutrof. Celui-ci laissa échapper un grognement, et quelque chose qui ressemblait à «…vous en foutrez, moi, des lettres… ».

Quelques instants passèrent avant que le vieil homme ne se décide à déplier le parchemin, et à déboucher la bouteille d’encre. Entre temps, la disciple de Sacrieur répondant au doux nom d’Hepay était sortie dans le jardin, une paire de dagues lassays entre les mains, tandis que la douce Enyia, disciple d’Eniripsa et excellente cuisinière, était retournée à ses casseroles. Le disciple d’Enutrof était à nouveau seul, et le démangeait cette envie d’écrire, de coucher sur le papier ce qui le taraudait depuis de nombreux printemps, ce que ni la rigueur des hivers, ni la chaleur des étés n’avaient réussi à entamer : son envie d’appartenir à la Légion de l’Aurore. Il avait fait des recherches, sa longue vie durant, il en avait écrit des livres, et était parti sur les traces de ses hommes et femmes qui, des années durant, avaient proposé leurs services à la communauté du monde des Douze. Autant d’hommes et de femmes qui étaient passés du rang de service public à celui de parias de la société, en quelques mois seulement. Une histoire fascinante, qui ne cessait de passionner le vieil homme. Et comble du comble, à l’aube de sa mort, au crépuscule de sa vie, alors que les printemps s’accumulaient sur sa vieille carcasse chaque année un peu plus, la Légion de l’Aurore réapparaissait… Et recrutait.

« Qu’Enutrof m’en soit témoin, je ne casserai pas ma pipe avant d’avoir été un membre de la Légion de l’Aurore ! »

A ces mots, le vieil homme trempa dans la bouteille d’encre la splendide plume qui devait avoir appartenu au postérieur malchanceux du Mansot Royal, et, après quelques instants de réflexion, posa le bout de sa plume imbibé d’encre sur le papier. Il commença à griffonner…


Salutations, membres de la Légion d’Aurore.


Je me nomme Hark Nhin, et ai juré fidélité au Dieu Enutrof, il y a de cela de très nombreux printemps. Et c’est en ce rigoureux hiver, sous le regard maléfique de Djaul, gardien du mois de Descendre, que je vous fais parvenir ce parchemin, avec l’envie de devenir un membre à part entière de la Légion de l’Aurore.

J’espère, par le biais de cette lettre, vous faire saisir l’ampleur de ma volonté d’intégrer vos rangs. Je caresse l’espoir que les nombreuses années qui constituent désormais mon passé m’ont permis de manier les mots aussi bien que les armes. Après tout, ne dit-on pas qu’un seul homme armé du mot juste peut accomplir ce qui sera impossible à une légion de soldats ?
Sur ces entrefaites, permettez-moi de vous livrer quelques bribes de la longue vie que fut la mienne. Je suis né à une époque bien différente de l’actuelle. Je suis né lorsque les habitants du monde des Douze étaient sous le joug des démons, notamment Uk’Not’Allag, et que la liberté se payait au prix de la vie. J’ai connu la victoire d’Allister sur les démons, son avènement et son ascension au pouvoir. J’ai assisté à la création des cités bontarienne et brakmarienne. J’ai vu des enfants naître, des vieillards disparaître, et mes parents quitter ce monde, lorsque l’Horloge Divine décida qu’ils avaient suffisamment foulé les terres du monde des Douze. Je pense que cela ne vous aura pas échappé, la jeunesse a depuis maintenant longtemps déserté ma vie, comme la candeur et l’innocence. Mais en contrepartie, je peux me vanter d’avoir fait connaissance de la sagesse, l’expérience et la joie de la rencontre. Car je ne peux vous parler de moi sans évoquer quelques habitants du monde des Douze qui occupent une place importante dans ma vie. Je suis né sans frère, ni sœur. Et je n’ai ni fils, ni fille. Néanmoins, je crois avoir une vague idée de la relation qui peut lier un frère et une sœur, ou un père et sa fille. Et ce grâce à une étonnante disciple de Sacrieur, enjouée, volontaire et talentueuse. Celle-ci se prénomme Hepay, et fait partie de ma « famille » depuis longtemps. Elle aime me voir comme son mentor, et je prends plaisir à la considérer comme ma fille. Mais au final, elle est ma plus tendre amie. Avec qui je suis marié, d’ailleurs. Suite à un pari stupide, soit dit en passant. Mais ceci est une autre histoire.
Autre figure essentielle de mon monde, Enyia. Disciple pacifique d’Eniripsa, passionnée de cuisine et légèrement maniaque de ménage, elle est une douce épaule sur laquelle se reposer. Elle m’a longtemps répété qu’elle avait trouvé en moi la seule figure masculine dont elle avait besoin. Jusqu’à ce qu’elle rencontre un valeureux disciple de Iop dont elle pouvait soigner les plaies. Nos liens restent néanmoins des plus forts, et je ne saurais imaginer mon existence sans ce petit brin de femme.
Dernière arrivée dans ma maisonnée, une disciple de Féca la Protectrice, prénommée Emy-Ly. Présente chez nous depuis quelques mois seulement, je ne doute pas qu’elle ait d’ores et déjà trouvé sa place chez nous. Elle est promise à un grand futur, à ne pas en douter. Et je me suis vraiment attaché à cette jeune enfant.

Certains d’entre vous ne manqueront pas de se demander pourquoi je m’étends autant sur ces choses là, qui finalement, vous paraîtront peut-être superflues, ou inutiles. Mais la vie a bien plus à offrir que sa propre existence.
Mais pour contenter tout le monde, je vais désormais me focaliser un peu plus sur moi-même, bien que cela soit bien moins intéressant. J’ai récemment atteint mon 189ème cercle de puissance, et bien qu’ayant découvert et expérimenté de nombreuses parcelles du monde des Douze, certains endroits sont encore pour moi synonymes de nouveautés. Que ce soit les recoins les plus dangereux de la récente Frigost, ou les tréfonds des donjons aussi célèbres que leurs résidents sont coriaces. Je ne cherche pas à conquérir quoi que ce soit, à part mes propres capacités. Une édifiante philosophie de vie nous dit la chose suivante : « Le seul monde qui mérite d’être conquis est celui que délimite notre peau et nos pensées. Les autres existent pour être visités. Simplement visités. ». En bref, je cherche à maîtriser l’ensemble de mes capacités. En combat, évidemment, mais également en d’autres domaines. Je suis d’ailleurs maître dans l’art de la création de bijoux, et dans leur modification, ainsi que dans l’art de créer des pelles, et de les améliorer. J’excelle aussi une pioche à la main, dans l’obscurité d’une mine, lorsque la seule lumière provient de la lanterne qui menace de s’éteindre à chaque pas.

Ne souhaitant perdre plus de lecteurs par la longueur de cette lettre, je me permets de passer à plus important. La motivation qui m’étreint.

Je ne doute pas que vous ayez des candidatures de tous horizons, et notamment de jeunes aventuriers, sans peurs et sans reproches, dont les cervelles sont farcies de légendes édulcorées, et rêvant d’un destin à nul autre pareil. N’y voyez nulle offense, je ne suis qu’un vieil homme probablement aigri, mais la vie m’a inculqué bien des leçons, et je viens avec un sac rempli de motivations bien différentes.
J’ai vécu durant une période où la Légion de l’Aurore était le quotidien des amaknéens. Faire appel à la Légion était aussi courant que d’aller dépenser quelques kamas à l’épicerie du coin. Je suis né dans cette atmosphère de service rendu, et d’entraide, moyennant finance, évidemment. Et peu de temps avant de pouvoir intégrer cette Légion qui me fascinait, qui représentait pour moi une fin en soi, un statut dans une société où il était si difficile de se démarquer, tout a basculé. La Légion de l’Aurore a, dans l’opinion public, pris un aspect des plus terrifiants. Pour finalement sombrer.

Mais je ne pouvais en rester là. J’étais viscéralement attiré par l’histoire de cette Légion, de ces mercenaires. Je devais connaître, je devais savoir. Et j’ai consacré une partie de ma vie à cela. A faire revivre, dans mon esprit, à l’insu de mes proches, des pans de l’histoire d’Astrub, et de ses mercenaires. Au fur et à mesure des années, plus j’en apprenais sur cela, plus je prenais conscience que tout cela était désormais du ressort de l’Histoire. Et plus mes rêves de porter fièrement les couleurs de la Légion de l’Aurore s’amenuisaient. J’ai parfois laissé, des années durant, toutes ces histoires de côté, pour vivre mes propres aventures, mais tout m’a toujours ramené à cela.

Et si j’ignore combien d’années il me reste pour arpenter le Monde des Douze avant que l’Horloge Divine ne se lasse de pas présence, je sais que je me dois de mettre à votre disposition mes capacités et mes connaissances…

Bien à vous,

Hark Nhin, disciple d’Enutrof.

Une larme perla au coin de l’œil droit d’Hark, roula le long de la joue, s’arrêta un instant, au coin de ses lèvres, et tomba en un petit bruit sourd sur le parchemin jauni. Le vieil homme la sécha d’un pan de sa manche, et reposa sa plume, reboucha son encrier et plia le parchemin. Il alluma ensuite une petite bougie, que surplombait un récipient contenant une épaisse pâte rouge. Le temps que celle-ci chauffe, Hark se leva, et alla ranger la plume et l’encrier. Lorsqu’il retourna dans son fauteuil, il touilla un instant la cire rouge et chaude, et apposa un sceau pour maintenir la lettre fermée. Il souffla sur la flamme de la bougie, puis sur la cire encore chaude.

Il se leva ensuite, et prit l’escalier, qui se situait à l’extrémité de la pièce. Il grimpa lentement l’escalier en colimaçon, le regard tourné en permanence vers le parchemin sur lequel il venait d’écrire tant de choses sur lui, sa vie, et ses aspirations. Après quelques instants d’ascension lente, il parvint dans une petite pièce circulaire, dans laquelle raisonnaient les croassements d’un corbac. Hark s’en approcha, déposa la lettre sur un petit bureau juste à côté, ouvrit la porte de la volière et le corbac, en une envolée, atteignit le bras du vieil homme. Hark caressa quelques instants le corbac, avant de reprendre la lettre, qu’il attacha à la patte de l’oiseau noir. Toujours sans un mot, il avança vers la fenêtre, l’ouvrit, et s’appuya sur le rebord. Lâcher ou non l’oiseau modifierait fort probablement sa vie. Cela aurait, dans un cas comme dans l’autre, des conséquences. Mais Hark le savait, il n’avait que trop tardé. Il lança l’oiseau dans les airs, et dans un murmure :

« Noires ailes, noires nouvelles. Va, cours, vole, et reviens-moi avec de bonnes nouvelles. Prouve-moi que cet adage n’est que poncif et croyance irraisonnée. »

La larme qui avait coulé quelques instants plus tôt avait séché, et un large sourire, et un regard déterminé avaient désormais pris place sur le visage naguère fatigué d’Hark. Une belle journée s’annonçait.






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Diable, J'ai failli oublier la partie IRL.Hum, que dire ? Mon prénom ne vous importe pas, et si c'est le cas, je vous autorise à m'appeler par celui qui vous plaira le plus ! J'ai 20 ans et j'aime toujours Noël. Je fais des études d'ingénieur, pour un plaisir que je dirais mitigé. Je joue à Dofus depuis un certain nombre d'années (suffisamment pour qu'à l'époque, il soit réellement difficile de prendre un niveau). Je joue sur Li Crounch depuis le jour de sa sortie, soit deux ans et quelques jours. Je joue 4 persos (ceux évoqués dans mon récit).
En terme de motivations, j'ai un goût prononcé pour le RPG, l'écriture, l'orthographe, et la vie en communauté sur Dofus (notamment les events). Et ce goût du RP se matérialise notamment par le fait que m'imaginer mercenaire me plaît beaucoup.
Je crois avoir dit l'essentiel. Si des questions vous taraudent, je suis tout ouï.

Lupusanguis, alors qu'il revenait d'une journée d'étude à fouiller dans les coins obscurs d'une bibliothèque, remarqua d'un oeil distrait la présence d'un nouveau parchemin de candidature. Immédiatement, il s'en saisit, et après l'avoir lu, commença à y répondre :

Citation :

Bonjour à toi Hark

Ma réponse se fera brève et simple car elle n'a nul besoin d'être, au contraire, longue.
Je dirai que ce parchemin a su susciter des émotions, des souvenirs. D'une écriture fluide et sans faute, que ce soit d'orthographe, de syntaxe, ou autre, ce parchemin sait capter l'attention.

C'est donc tout naturellement un oui que je t'accorde !

Bon courage et bonne chance !

Heureux de voir une candidature de si bon acabit, il replaça le parchemin, puis reparti vaguer à ses occupations habituelles...

Après avoir mis en vente quelques équipements, Phantom passa à la demeure de Fallanster pour profiter du calme et de la chaleur de l'endroit. Ce n'est qu'après avoir fait une sieste qu'elle remarqua la nouvelle candidature sur la table. Elle la saisit la lut et y répondit.

Citation :

Bonjour Hark,
je dois avouer que ta candidature n'est pas mal du tout. Je ne vais pas répéter ce qu'a dit Lupusanguis, mais je pense la même chose. Et j'ajoute que t'avoir au sein du clan ne pas être que bénéfique étant donné que tu as connu la légion des anciens. Je pense que tu es donc apte à passer l'entretien.

Elle reposa ensuite le parchemin et retourna vaquer à ses occupations.

En passant en fin d'après midi à la demeure de Fallanster, Lounatik aperçu un parchemin propre et soigné, il décida de le lire pour en connaitre le contenu, puis d'y répondre.

Citation :

Bonjour Hark Nhin,

Après le temps passé à lire, et à apprécier ton parchemin, je décide de t'accorder mon oui. Je pense que ce parchemin a été écrit avec ton coeur, et que tu es sincère dans ton écriture.

A bientôt, passe donc à la Fallanster un de ces jours!

Il reparti pour faire son commerce habituel.

"Bonjour Hark,
J'ai été assez agréablement surpris de voir ton parchemin, et c'est avec un grand enthousiasme que j'ai lu ton récit.
Pour la qualité d'écriture irréprochable de ton parchemin (comme d'habitude j'ai envie de dire) et en souvenir des nombreuses
créatures que nous avons abattu toi et moi, je ne peux qu’approuver ton entrée chez nous !"

Bonjour !

Ta candidature est acceptée ! Plusieurs membres n'ont pas pu voter faute de temps avec les fêtes de fin d'année, néanmoins ils t'accordent leur pour !

Je t'invite à prendre contact avec un chef de légion pour passer un entretien qui validera ton entrée dans le clan.

Bravo, et bonne chance !

Candidature acceptée. Bienvenue parmi nous !